En janvier 2015, Éric Lacascade et les élèves de la promotion 8 de l’École du TNB imaginent Constellations et investissent l’hôtel Pasteur à Rennes. En 2018, les 14 élèves sortants de la promotion 9 prolongent cette écriture collective et explorent un autre lieu singulier, le centre hospitalier Guillaume Régnier, à Rennes.

« En investissant ce parc, ce superbe manoir et ses dépendances, nous avons vu la possibilité de faire émerger un « territoire théâtral » qui se définirait en fonction de notre capacité à le fantasmer collectivement.

En interrogeant le rapport au public tel qu’il est pensé, pratiqué, normé d’ordinaire au théâtre, en soulevant les questions de la vraisemblance, de l’illusion, de la manipulation, au théâtre comme dans la vie. La question de la frontière et des limites entre le public, le privé et l’intime dans ce type de territoire commun se pose plus subtilement que sur un plateau de théâtre classique. L’héritage que nous recevons d’un lieu fait que si nous l’habitons, lui aussi nous habite. Il a une profondeur. C’est un monde sensible.

L’écriture scénique et dramatique est à chaque moment une expérience, une mise à l’épreuve, un conflit et une recherche d’harmonie entre espaces et thématiques.

C’est cet entre-deux que nous cherchons à explorer également dans Constellations 2.

A travers un scénario contenant diverses étapes entre lesquelles le public déambule, nous abordons la question du désir et de la place du spectateur : contemplatif, voyeuriste ou participatif. Ce spectateur est amené à traverser et à expérimenter différentes formes théâtrales. Nous l’invitons à prendre la parole, à pousser la porte d’une chambre, ou à s’assoir avec nous au coin d’un bar. Il assiste à des scènes de la vie privée, il participe à un cercle de parole, il boit une vodka aux tables du cabaret. Et ce, toujours sous la loi du désir.

Constellations est un processus, un jeu, un spectacle qui se construit au fur et à mesure d’une soirée partagée. »

Éric Lacascade