Frôler les pylônes

<p>Écriture collective,<br />
mise en scène de Éric Lacascade</p>

Olivier Roller

Frôler les pylônes

1998
Écriture collective, mise en scène de Éric Lacascade

Mars 1996, première rencontre à Strasbourg avec les élèves du Théâtre National de Strasbourg, le Groupe 30. Trois semaines de travail sur Le Songe d’une nuit d’été. Un bonheur.

Juillet 1998, des retrouvailles au sortir de leurs trois années de formation à Avignon. Shakespeare toujours. À nouveau un parcours intense, des corps à vif, des corps-à-corps. Un point d’énergie et de catalyse de tout un groupe et non un point final.

Septembre 1998, continuer ensemble. Continuer le travail : on laisse Shakespeare. On a pas d’histoire et pas de décor ; rien, sans filet.
Frôler les pylônes pour couper les virages et lâcher les pédales.

On installe un échafaudage d’agrès et de cordes. Il y a la terre et le ciel. On s’envole, on met de l’air. Au sol ça se dérègle, ça se dérobe, ça gène. Des corps balbutiants se heurtent. On court après la grâce, on est des anges maladroits. Corps de désir, corps de détresse, corps de couples, corps de saints, corps mortifiés. La parole naît, se blesse, se fracture, se répare, se sépare, s’unifie. Le chant surgit.
On va tenter de forcer l’impossible, de faire du théâtre de tout, de bruit et de fureur de vivre. Un théâtre de dérèglement de sens pour « Frôler les pylônes ».

Éric Lacascade, 1998

Frôler les pylônes est né de ma rencontre avec des élèves de l’Ecole du TNS (Groupe 30). Il y a deux ans, à l’issue d’un atelier sur Le Songe d’une nuit d’été, présenté lors d’une rencontre européenne des écoles d’Art dramatique à Stuttgart, je leur avais proposé de poursuivre l’expérience collective dès la fin de leur formation.
Les voilà donc chez nous.
Avec eux tenter de forcer l’impossible. Ne pas s’enfoncer dans du discours et de l’anecdote mais s’envoler, se dissoudre. Diversité affolante des possibles , note le metteur en scène désireux de renouer avec un théâtre de bruit et de fureur, de dérèglement des sens .

Après deux années de travail sur des textes classiques pour les deux premiers volets du tryptique À la vie, à l’amour, à la mort, entamé en janvier 1997 à la Comédie de Caen, voilà un travail collectif, un travail de groupe. À partir d’improvisations, de propositions librement jetées, d’images, de textes, de chants et de musiques empruntés ici ou là, le spectacle se nourrit de la jeunesse de ses interprètes.
C’est peut-être une salle de bal, salle de classe, salle de sport, asile de nuit. Contorsions, tourbillons, sursauts, crispations chocs et bascules.
Ensemble, ils se livrent à une radiographie des sentiments qui nous parle du désir, du chaos, du chagrin, de la mort, de l’innocence.
Si nous les écoutons dans toute la richesse de leur inexpérience, avec leurs codes et leur vision du monde, que vont-ils nous apprendre sur nous, sur ce qui nous entoure, sur le théâtre tel qu’il se fabrique et sur la manière dont ils veulent le vivre aujourd’hui ? Un spectacle en forme de bouffée d’aventure.

Éric Lacascade, 1999

Olivier Roller

Distribution

MISE EN SCÈNE : Éric Lacascade /

AVEC : Bérangère Allaux / Laure Bonnet / Franck Chevallay / Delphine Chuillot / Juan-Marcos Cocho / Floriane Devigne / Stéphane Jais / Régis Laroche / Gaëlle Le Courtois / Thierry Zaboïtzeff /

COLLABORATION ARTISTIQUE : René Chéneaux /

ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE : Daria Lippi /

COSTUMES : Antoinette Magny /

DÉCOR : Patrick Demière /

COORDINATION MUSIQUE ET SON : Joël Migne /

MUSIQUE : Thierry Zaboïtzeff /

LUMIÈRE : Thierry Sénéchal /

PRODUCTION : Comédie de Caen - Centre Dramatique de Normandie / Théâtre National de Strasbourg / Les Ateliers Contemporains /

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